Abstract
Lorsque Platon essaie, dans le Sophiste, de réfuter l'argumentation de Parménide à propos de l'inexistence du non- être, il arrive à une conclusion inattendue : c'est la langue grecque qui, du fait d'identifier « ce qui est » aux étants, rend impossible d'exprimer « ce qui n'est pas ». Or, étant donné que le discours faux, propre à la sophistique, suppose que « ce qui n'est pas » existe, Platon examine les théories des philosophes qui l'ont précédé et il découvre que, mis à part le néant absolu, sur lequel il partage le jugement de Parménide, un certain non- être est possible : celui de la prédication. Fidèle à sa philosophie, Platon propose une Forme comme garantie de ce non- être relatif : l' Altérité. Celle-ci, avec sa Forme complémentaire, l'Identité, assure dorénavant la définition de chaque réalité. When Plato, in the Sophist, tries to turn down Parmenides' argumentation about the existence of non-being, he reaches a most unexpected conclusion : i.e. the Creek language, identifying « what is » to « the beings », makes it impossible to express what is not. Now, since tbe false discours, proper to sophistics, supposes that « that wbich is not » exists, Plato examines the théories of the philosophers who came before him and discovers that, apart from the absolute nothingness — on which he shares Parmenides' judgement —, some kind of a non-being is possible, i.e. that of prédication. True to his philosophy, Plato suggests a Form as warrant of such a « relative » non-being : the Différent. This Form, with its complementary Form, the Identity, guarantees the définition of every reality.