Oxford University Studies in the Enlightenment (
2000)
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Abstract
Longtemps, les historiens de la religion comme ceux de la litt rature ont consid r la seconde moiti du dix-huiti me si cle comme le temps du d clin irr m diable du sentiment religieux. Les sp cialistes qui se sont r unis pour crire cet ouvrage n'ignorent pas les nombreux signes de d tachement voire hostilit l'egard du christianisme qui se manifest rent au grand jour lors de l'apog e des Lumi res. Toutefois, une tude compar e r alis dans plusieurs pays europ ens a conduit nuancer ce constat. De plus, les auteurs des communications constatent plus une d saffection l' gard de certaines pratiques qu'une mise en proc s de la religion elle-m me. Celle-ci, au contraire, connut, dans la seconde moiti du dix-huiti me si cle, une telle extension, une si grande diversit dans ses formes d'expression qu'elle a pu d router l'analyste. En effet, de Beno t-Joseph Labre aux b n dictins franc-ma ons, des pasteurs clair s anglais ou suisse aux petits groupes de femmes qui se disaient envoy es par le Ciel pour r pandre le culte du Sacr -Coeur, les diff rences purent appara tre consid rables. Elles ne l' taient pas moins, l'int rieur d'une confession, entre la spiritualit d'un Alphonse de Liguori, dans le Mezzogiorno, et celle des j suites d'Espagne ou de Bavi re. On n'assistait pas une brusque acc l ration d'un processus de d cadence, mais une formidable implosion du religieux qui conduisait la fois la disparition de croyances et de r gles anciennes et la brusque apparition de cultes aussi trangers qu' ph m res. Mais, dans ce grand remuement d'hommes et d'id es se distinguaient d j, de fa on ind cise, les formes nouvelles des religions chr tiennes telles que nous les connaissons aujourd'hui. Le temps des Lumi res triomphantes ne fut donc pas tant l' poque d'un d clin de la pens e religieuse que celle d'une nouvelle naissance de celle-ci.