Dialogue 37 (4):847-848 (
1998)
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Abstract
Cet ouvrage commun a l’indéniable mérite d’être une réflexion duale sur des problèmes philosophiques majeurs. Si là est son intention, sa finalité ne se borne pas à un échange argumenté de points de vue puisqu’il s’agit aussi, comme l’indique l’introduction, de s’interroger sur la possibilité d’une sagesse moderne pour notre fin de siècle. Les lecteurs du Mythe d’Icare d’André Comte-Sponville ne s’y tromperont d’ailleurs pas. Mais le ralliement de Luc Ferry à une telle question, si étonnant qu’il puisse paraître, découle à bien y réfléchir du processus engagé dans son précédent ouvrage sur le sens de la vie. Le propos est donc clair: «Si nous avons voulu renouer avec l’idéal ancien de sagesse, c’est moins par nostalgie que par impatience. La vie est trop brève, trop précieuse, trop difficile, pour qu’on se résigne à la vivre n’importe comment. Et trop intéressante pour qu’on ne prenne pas le temps d’y réfléchir et d’en débattre». Leur souci est donc de rejoindre une préoccupation philosophique originaire tout en la dépassant, c’est-à-dire en comprenant et en assumant que les réponses grecques ne sont plus les nôtres puisque notre monde n’est plus le leur. «Notre problème? Il tient en une question: quelle sagesse après la religion et au-delà de la morale? Nous ne sommes sûrs ni l’un ni l’autre de nos réponses. Mais nous sommes certains, l’un et l’autre, de la pertinence de la question».