Abstract
La traduction philosophique d'une pure pensée, dont le seul lieu est le langage, privée du tiers universel qu'est l'expérience médiatisant l'échange culturel, semble devoir assujettir l'une à l'autre la langue traduite et la langue de traduction. Schleiermacher oppose bien deux méthodes : l'une, la bonne, assujettit la seconde à la première ; l'autre, la mauvaise, la première à la seconde. Mais la traduction vraie unit hiérarchiquement les deux démarches comme de simples moments que le traducteur fait s'échanger d'abord en lui dans cette cime supraculturelle de la culture qu'est la philosophie : en lui font mouvement l'un vers l'autre l'acteur pensant dans la langue traduite et le lecteur pensant dans la langue de traduction. The philosophical translation of a pure thought whose sole seat is language, deprived as it is from the universal third party constituted by experience mediatizing cultural exchange seems to subdue reciprocally both translated language and the translation language ; Schleiermacher indeed opposes two methods : the good one subdues the latter to the former, the bad one subdues the former to the latter. But true translation hierarchically unites both steps as if they were mere moments the translator allows to exchange within himself in this supra-cultural summit of culture which is philosophy : in himself there dwells a movement one towards the other both actor thinking in terms of the translated language and reader thinking in terms of the translation language