Abstract
Cet article cherche à définir l’hospitalité à partir de ses pratiques cérémonielles pour en démontrer le sens et la fonction politique. En recourant aux enquêtes ethnographiques et anthropologiques, se dégagent quatre usages caractéristiques de l’hospitalité : la création d’un lien social en amont des pratiques de don et contre-don, la détermination et le contrôle des étrangers et la distribution de l’appartenance. Largement négligée, relayée au prépolitique, subsumée sous le paradigme du don, l’hospitalité constitue pourtant la relation première d’une communauté politique à son dehors : les étrangers ou les autres communautés. Problème récurrent dans les sociétés traditionnelles comme dans les démocraties modernes, la délimitation du commun et sa légitimation auprès des autres s’avèrent être précisément le sens essentiel de l’hospitalité comme objet politique.