Abstract
Dans "L'un est l'autre. Des relations entre hommes et femmes", Élisabeth Badinter découpe l'histoire de l'humanité, du point de vue des rapports entre les sexes, en trois périodes, les deux premières inscrites sous le signe de la complémentarité, la troisième inaugurant l'ère de la ressemblance. Or, les deux modèles sous-jacents à cette évolution de l'humanité sont susceptibles de deux évaluations, l'une positive, l'autre négative, ce qui permet d'engendrer quatre types de civilisation: complémentarité positive ; complémentarité négative ; ressemblance positive ; ressemblance négative. Ce dernier type n'a pas été identifié par l'auteure, d'où son absence de nom et d'ancrage historique. L'article soutient que le non-lieu et le non-temps de cette option renvoient à un imaginaire qui commande également la description du premier et du troisième modèles :seule réalité attestable, le patriarcat s'insère entre un mythe de l'âge d'or et une gémellité hétéropolitique dont la reconnaissance confère à l'ouvrage de Badinter une nouvelle dimension: au lieu d'enter l'androgynie sur un socle scientifique vacillant la concevoir comme une nouvelle façon de vivre la condition humaine dans une société meilleure