Tijd en begin

Tijdschrift Voor Filosofie 19 (2):181-216 (1957)
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Abstract

Peut-être que jusqu'ici dans les recherches philosophiques sur la nature du temps on a attribué trop peu d'attention à la distinction entre « temps » comme catégorie mathématique d'une part, et « temps » comme il est réalisé dans des processus et des périodes d'autre part. Quand on essaie de combler ce vide, on éprouve le besoin d'impliquer dans ses considérations l'apparition fréquente de « nouveauté » et de « commencement ». C'est pourquoi on examine dans la première partie de cet article comment nous nous formons une notion mathématique du temps. Il apparaît que cela se fait en idéalisant la perception des périodes. On s'imagine que l'unité du temps une fois choisie peut être reproduite exactement, et même jusqu'à l'inñni. En outre on s'imagine que chaque période peut être divisée en des intervalles arbitrairement petits. Un instant est pensé comme une limite nette entre le temps qui précède et le temps qui suit ; ici la séparation entre les deux parties du temps est posée comme absolue contre arrière-plan d'un temps dont justement la cohérence est posée comme absolue. C'est ainsi que naît la catégorie du temps comme une possibilité homogène, toujours égale à elle-même pour indiquer des instants indivisibles et pour délimiter des périodes, à savoir une possibilité qui s'étend sans limites des deux côtés de l'instant actuel, aussi bien vers l'avenir que vers le passé. Quand on indique un instant, deux notions contradictoires sont posées en même temps, à savoir une séparation absolue et une cohérence absolue. Dans la physique ce schéma mathématique s'avère extrêmement utile. Pourtant il s'agit de se rendre toujours compte de l'applicabilité défectueuse de ce schéma, de sorte qu'on fasse attention aux complications qui exigent un complément et une correction de la théorie. Quand on applique le même schéma aussi aux processus vitaux et aux événements psychiques, alors l'incohérence entre le schéma mathématique et la succession réelle des périodes se trouve encore plus grande. Dans la deuxième partie on analyse le « commencement ». De la manière la plus originelle un commencement se présente devant nous, quand nous essayons d'avoir une vue d'ensemble de notre propre vie, comme elle se trouve dans notre mémoire. Dans le passé nous rencontrons alors une frontière que nous ne pouvons pas marquer cependant nettement sur une échelle mathématique. Ainsi en analysant chaque commencement on doit distinguer de nouveau soigneusement le commencement dans le domaine mathématique de celui dans l'ordre réel. Le caractère abrupt qui est propre à un commencement « mathématique » se trouve absent dans un commencement « réel ». Dans la troisième partie il est démontré que le temps et le commencement sont inséparablement liés l'un à l'autre. Le temps réel apparaît partout dans des périodes ayant un commencement et ainsi dans un ensemble compliqué de commencement et de permanence. Toutes les totalités dans la nature vivante et dans la nature inanimée, les individus ainsi que les espèces, ont été neuves une fois. Avant ce commencement multiple notre univers a été neuf. Cependant, alors il appert que cette mesure perd son utilité. Lorsque l'univers était encore en gestation, notre temps, lui aussi, avec sa mesure était en formation. C'est pourquoi une localisation exacte du commencement de l'univers sur l'échelle du temps n'est pas seulement impossible, mais même absurde. Cependant, si un commencement ne peut jamais être déñni de façon mathématique, il est pourtant défini de sa manière particulière dans le temps, c'est à dire par une définition qui essentiellement contient une certaine imprécision. Quant au commencement de l'univers les sciences physiques conduisent par des chemins différents à un même résultat, et font conclure à un âge de l'univers de quatre milliards et demi d'années environ. Finalement une question concernant la notion de création se présente. La tradition connaît en effet une notion de création dans un sens très stricte, distinguée des notions de « conservatio » et de « concursus ». On a l'habitude de lier le fait de la création à un seul ou à quelques instants. Mais nous croyons pouvoir démontrer que dans la dépendance que les créatures ont a l'égard du Créateur, il y a toujours aussi un aspect d' « être créé » dans le sens cité plus haut, un aspect qui se met d'autant plus au premier rang qu'il y a plus de nouveauté et de discontinuité vis à vis du passé

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