Abstract
Le thème le plus fréquemment modulé par la philosophie actuelle, celui de l'intentionnalité de la conscience, s'inscrit à vrai dire dans le courant le plus constant de la philosophia perennis. Il s'agit du souci de rechercher le statut de l'esprit aux prises avec les objets qui ne sont tels que par rapport à sa présence. Un représentant accrédité de la philosophie contemporaine écrit que « le problème de l'existence du monde extérieur ne présente à la rigueur aucun sens quelconque ». En effet, le monde extérieur est affirmé par la conscience immédiate et la tâche dévolue a la conscience réfléchissante, c'est de revenir sur ces données pour les thématiser et établir les rapports essentiels qui les constituent dans l'existence. Une conscience pure qui existerait avant tout contact avec ce qui n'est pas elle semble bien un rêve à jamais évanoui. Avant la mise entre parenthèses prônée par Husserl, la philosophie cartésienne nous assurait que « tout état de conscience en général est en lui-même conscience de quelque chose, quoi qu'il en soit de l'existence réelle de cet objet et quelque abstention que je fasse de la position de cette existence ». Les termes d'intentionnalité et de visée intentionnelle caractérisent cette particularité de la conscience d'être toujours au moins conscience de quelque chose.