Uber einige Motive bei Baudelaire

Zeitschrift für Sozialforschung 8 (1-2):50-91 (1939)
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Abstract

The essay begins with the estrangement of the great lyrical poetry from the public since the middle of the 19th century. It is conceived in terms of an historical change in the structure of human experiencing.That is first demonstrated in Bergson. The autor interprets „Matière et Mémoire“ as the attempt to vindicate through the category of memory the possibility of genuine, that is, tradition-forming experience as against the mode of experience in the industrial age. Proust has more closely determined Bergson's notion of memory as involuntary memory. Accordingly he seeks to reconstruct the aesthetic form of the narrative. Its industrial counterparts are information and sensation. Through shocks they threaten memory which B., in referring to psycho-analytical theories, conceives in terms of „protection against stimuli“.Erlebnis becomes the antithesis of experience (Erfahrung). In Baudelaire’s lyrical poetry the Erlebnis of shock occupies the center. In his portrayal of the fenser, Baudelaire identifies himself with the one who parries the shocks. These shocks occur when the individual is confronted with the amorphous multitude of the metropolis. In one chapter the author describes this clash and the shape it takes in Baudelaire's poetry. The subsequent chapter presents an analysis of Poe's „Man of the Crowd44, the city crowd portrayal which provides the clue for Baudelaire's and which is contrasted with the Biedermeier picture of Hoffmann's „Cousin's Corner Window“.The shock as the dominant form of Erlebnis is shown as grounded in the reified process of production in capitalist society. The discontinuity of the elements of shock has its basis in the discontinuity of the automatized process of labor which no longer admits of any „experience“, „practice“. The experience of shock of the member of a crowd corresponds to the experience of the worker who operates a machine. The reflectory mechanism of the victim of Modern Times appears in Baudelaire's work in the pattern of the hazard game which at the same time is the radical counterpart of „experience“.In Baudelaire, time is dissociated. Its power is absorbed by rare, „significant“ days. In them Baudelaire, through the „correspondances“4 seeks to save and restore the lost experience. The power of anamnesis is posited against the „swarm of seconds“. But the consolation of anamnesis remains impotent. In the dissociated shock moments of time, — the „spieen“ —, and the anamnesis of the vie antérieure, — the „idéal“ —, Baudelaire holds in his hands the débris of genuine experience.B. subordinates the representations constitutive of „experience“, that is, those of involuntary mefiiory, to his notion of „aura“. To experience the aura of a phenomenon means to endow it with the faculty of raising the eyes. The decay of aura is the foremost subject of Baudelaire : he summons eyes who have lost the faculty of raising themselves. He has designated the price for which the sensation of the Modern can be bought : the destruction of aura in shock experience.L'analyse débute par la constatation d'une scission entre la grande poésie lyrique et le public — scission qui se serait produite dès le milieu du xix® siècle. Cette séparation est interprétée comme la conséquence d'une transformation dans la structure même de l'expérience humaine.Cela est d'abord expliqué par l’oeuvre de Bergson. La théorie de la mémoire telle qu'elle a été développée dans Matière et mémoire se rattache à un type d'expérience qui, au cours du xixe siècle, a subi des atteintes profondes. Bergson tend, grâce à la catégorie de la mémoire, de restaurer le concept d'une expérience authentique. Cette expérience authentique existe en fonction de la tradition et s'oppose ainsi aux modes habituelles d'expérience propres à l'époque de la grande industrie. Proust a défini la mémoire bergsonienne comme une mémoire involontaire ; en son nom il avait essayé de reconstruire la forme de la narration. Le rival de cette dernière s'appelle, à l'époque de la grande industrie, l'information. Elle développe, par le moyen des chocs, une mémoire qui, par Proust, a été opposée à la mémoire bergsonienne sous le nom d'une mémoire volontaire. Il est permis de considérer, conformément à Freud, la mémoire volontaire comme étroitement liée à une conscience perpétuellement aux aguets. Plus la conscience sera obligée à parer aux chocs, plus se développera la mémoire volontaire, et plus périclitera la mémoire involontaire. L'expérience éminemment moderne du choc sera la norme de la poésie baudelairienne. Par l'image de l’escrimeur, Baudelaire qui, en flânant, était habitué d’être coudoyé par les foules des rues, s’identifie à l’homme qui pare aux chocs.Le choc en tant que forme prépondérante de la sensation se trouve accentué par le processus objectivisé et capitaliste du travail. La discontinuité des moments de choc trouve sa cause dans la discontinuité d’un travail devenu automatique, n’admettant plus l’expérience traditionnelle qui présidait au travail artisanal. Au choc éprouvé par celui qui flâne dans la foule correspond une expérience inédite : celle de l’ouvrier devant la machine.Le réflexe mécanisé de l’homme livré au monde moderne se traduit chez Baudelaire dans l’attitude du joueur. Pour l’homme qui s’est adonné au jeu, l’expérience du choc se présente en ce qu’elle a de plus essentiel* c’est-à-dire comme une façon d’éprouver le temps. Le spleenétique qui ne peut se dégager de la fascination exercée par le déroulement du temps vide est le frère jumeau du joueur. En face du Spleen, l’oeuvre baudelairienne évoque l’Idéal. L’Idéal, c’est la mémoire involontaire, initiatrice aux * correspondances ». Dépositaire des images d’une vie antérieure, l’Idéal serait le consolateur suprême s’il n’était tenu en échec par la « beauté moderne » qui est essentiellement spleenétique. Les souvenirs plus ou moins distincts dont est imprégnée chaque image qui surgit du fond de la mémoire involontaire peuvent être considérés comme son « aura ». Se saisir de l’aura d’une chose veut dire : l’investir du pouvoir de lever le regard. La déchéance de l’aura a des causes historiques dont l’invention de la photographie est comme un abrégé. Cette déchéance constitue le thème le plus personnel de Baudelaire. C’est elle qui donne la clé de ses poésies érotiques. Le poète invoque des yeux qui ont perdu le pouvoir du regard. Ainsi se trouve fixé le prix de la beauté et de l’expérience moderne : la destruction de l’aura par la sensation du choc.

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