Dialogue 40 (1):184-187 (
2001)
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Abstract
La problématique qui traverse les trois premiers traités — Des sectes pour les débutants, Esquisse empirique, De l’expérience médicale — est d’abord médicale: il s’agit de confronter les différentes doctrines médicales — dogmatisme, empirisme et méthodisme — du IIe siècle de notre ère. Ce type de confrontation n’est pas nouveau. Il était largement utilisé par l’école sceptique. Mais Galien n’est pas Sextus Empiricus. La pratique de la logique lui a permis d’écarter la tentation sceptique. Pour les dogmatistes, les causes évidentes — le climat, une indigestion, un choc émotionnel ou un coup reçu — ne sont pas toujours des causes fondamentales. Il faut donc improviser de nouveaux remèdes et de nouvelles méthodes pour dénicher ces causes non manifestes. Pour les empiristes, en revanche, on ne peut supposer l’existence d’aucune cause non manifeste, puisqu’il faut s’en tenir à l’expérimentation. Sorte de sceptiques du monde médical, ils refusent toute rationalisation des faits empiriques, toute étiologie générale. Pour les méthodistes, enfin, les conditions d’expérimentation auxquelles les empiristes prêtaient toute leur attention sont inopérantes pour la composition d’un traitement approprié: ni l’organe affecté, ni l’âge, ni la vigueur du malade ne sont utiles à prescrire la thérapeutique adéquate. La cause de la maladie elle-même, à laquelle les dogmatistes s’attachaient en priorité, n’a pas d’utilité médicale; c’est uniquement le moyen de supprimer la symptomatologie qui est recherché.