Abstract
L’A. se propose un nouvel examen de l’unité du Phèdre, problème qui mobilise les commentateurs depuis l’Antiquité et a été récemment relancé dans les études françaises et anglo-américaines. De fait, Platon n’a pas explicité la charnière articulant le diptyque formé par le discours sur l’amour comme éros spiritualisé suivi de la réflexion sur la rhétorique du vrai. Au-delà de l’étrangeté formelle, l’enjeu est philosophique : la dualité même du dialogue signale la tentative platonicienne de maintenir à tout prix le travail de la psychagogie, fondement de la recherche amoureuse de la vérité, sur le terrain de la parole politique, jusqu’à se heurter à l’éclatement mutuel des deux ordres. Reste alors, devant nos yeux, l’unité fracturée du métaphysique et du politique.