Noesis 26:135-153 (
2016)
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Abstract
Le parcours que je me propose de faire par la pensée cartésienne passe par les moments suivants : d’abord, on essaie de découvrir dans la pensée médiévale tardive, en prenant comme référence non pas seulement Nicolas de Cues, mais aussi quelques aspects du nominalisme, l’émergence d’une métaphysique du pouvoir qui a, elle aussi, comme point de départ, le concept d’infini ; deuxièmement, on essaie de démontrer comment cette métaphysique du pouvoir passe, en Descartes, par sa théorie de la création des vérités éternelles, par les noms qu’il va privilégier pour parler de Dieu et par le concept de causa sui ; troisièmement, on voit comment cette métaphysique du pouvoir se réfléchit dans une anthropologie de la volonté qui réinterprète, d’une façon tout à fait particulière, le motif médiéval de l’homme en tant que « imago Dei » ; finalement, on voit comment l’essence de la pensée « sub specie machinae » peut être vue, en même temps, comme une affirmation du pouvoir de l’homme dans une anticipation du « verum ipsum factum » de Vico, déjà anticipé aussi dans la pensée cusaine et dans sa conception créatrice de la connaissance humaine.