Abstract
Derrière un seul et même mot – l’« esthétisation » – se cachent des constats que tout ou presque sépare. Peu étonnant que les différents débats autour de cette notion, en France, en Allemagne ou aux États-Unis, aient souvent engendré des incompréhensions mutuelles. Avant même de savoir si l’esthétisation du monde est un phénomène désirable ou condamnable, il faut éclairer les arrière-plans conceptuels qui orientent ce diagnostic, et qui lui confèrent un sens parfois diamétralement opposé. En ouverture du dossier, l’article entreprend de faire la généalogie de ces débats, avec trois moments-clés – le moment 1800, l’entre-deux-guerres (1919-1939), et enfin les années post -68 (1970-1990). Il propose ensuite une typologie pour s’orienter dans ces débats et comparer les quatre versions de ce qu’« esthétisation » peut vouloir dire.