Abstract
Résumé Comment quelque chose fait-il événement, surgit-il et fait-il sens massivement? Cela se passe très différemment en Amérique Latine et en Afrique, même s’il y a des emprunts, même si dans le local partout quelque chose se mondialise. Il y a une prise de l’espace à ce moment-là, une occupation, qui fait peur aux autorités. Le modèle en est le carnaval, mais les télévisions communautaires qui surgissent sur les écrans africains sont une autre modalité, comme l’était le théâtre des townships. L’important, ce sont les espaces interstitiels dans lesquels peut surgir une création, une activité à dimension rituelle. L’anthropologie des émergences existe autant que celle qui déterre les traces du passé. Il s’agit d’approcher le monde à partir d’événements ou de situations plus que de structures. Ce qu’il est important de saisir, c’est le mouvement, pas la négociation qui a lieu après et qui réinstalle les structures connues ; ce qui est important, c’est l’image qui reste du changement. Ce qui se passe en Afrique en ce moment c’est le retour d’enfants d’émigrés qui veulent y installer le marché. L’anthropologue fait passer les récits des événements, les descriptions de ces espaces intermédiaires qui se maintiennent entre les camps et les gated communities.