À suivre une vision assez simplifiée, Nietzsche haïssait Platon et le rejetait d’une manière tant fondamentale que radicale. Mais à y regarder de plus près, nous devons distinguer, d’un côté, les motifs principaux du rejet de Platon par Nietzsche, d’un autre côté, un certain nombre de perspectives sous lesquelles il appréciait Platon et même le louait. Alors qu’il est très critique envers la plus grande part de l’éthique de Platon, son attitude envers sa pensée politique est beaucoup plus amicale. Il (...) est important de dégager les arrières-plans philosophiques, y compris celui du jeune Nietzsche philologue classique durant la période de Bâle, tel que nous le trouvons dans ses notes de cours et dans quelques uns de ses fragments édités par Colli et Montinari. Dans le volume II/4 de l’édition critique notamment, nous disposons de presque 190 pages de matériel sur Platon que Nietzsche a utilisé pour ses leçons à l’université. (shrink)

Approaches to Nietzsche’s political philosophy abound. In this article, however, we explore the possibility of identifying not only a political philosophy, but also a political-theological reading in Nietzsche’s texts. In fact, such a political-theological reading already has something of a genealogy. In the 1960s, “radical theology” appropriated the Nietzschean topic of the death of God, which engendered a transferred radical political theology consisting in radical democracy. The first part of this article explores twentieth-century political theologies surrounding the death of God. (...) We ask herein if this is the only possible political-theological reading of Nietzsche’s texts. The second part argues that, in fact, we can ascribe to Nietzsche a “theological” intention that is transferable to his political theory in a way that differs from the attempts of radical political theology and other political theologies surrounding the death of God. We conclude that, in any case, Nietzsche’s political theology aims to counterbalance St. Paul’s nihilism more than to constitute a determined political view. (shrink)