This article provides a phenomenological analysis of the difference between self-recognition and recognition of another, while referring to some contemporary neuroscientific studies on the rubber hand illusion. It examines the difference between these two forms of recognition on the basis of Husserl’s and Merleau-Ponty’s work. It argues that both phenomenologies, despite their different views on inter-subjectivity, allow for the specificity of recognition of another. In explaining self-recognition, however, Husserl’s account seems less convincing. Research concerning the rubber hand illusion has confirmed (...) that self-recognition involves more than an immediate experience of oneself. Merleau-Ponty’s later work, describing self-recognition as the result of assimilative identification, will be used to explain the possibility of illusion between one’s “hereness” and “thereness”. The possibility of this illusion is inherent to self-recognition, while it is lacking in recognition of another. (shrink)

Les phénoménologues français s’accordent généralement avec Merleau-Ponty pour lire, dans les Ideen II de Husserl, une « réhabilitation ontologique du sensible » de par l’importance accordée au « corps propre » [ Leib ] dans la constitution de la nature matérielle. La présente étude se propose de relativiser cette lecture en interrogeant le caractère sensible de ce concept de « corps ». Le corps propre, constitué par l’âme sensible dans la seconde section, est défini comme le siège de sensations immatérielles (...) ; constitué par l’âme spirituelle dans la troisième section, il est défini comme l’objet de la conscience et comme l’organe de la volonté. Les définitions du corps propre qui résultent de sa double constitution ne dénotent‑elles pas dès lors des propriétés spirituelles, empruntées à l’âme elle-même? (shrink)