La pensée du cinéma ne rencontre d'ordinaire Jean-François Lyotard, dans ses textes sur le cinéma ou non, que par le biais de deux activateurs : l'acinéma et le figurai. Ces deux activateurs, au demeurant, sont fortement représentatifs de la position paradoxale de Lyotard pour les études cinématographiques : si l'acinéma a été le plus souvent critiqué pour sa radicalité voire son sectarisme, n'ayant de fait guère de postérité, il en va tout autrement du figurai, lequel a trouvé dans les (...) films un terrain fertile d'investigation. Tout autant représentative est la méconnaissance en théorie du cinéma de nombreux autres textes de Lyotard portant sur le cinéma ou sur des films, et dont on ne parle jamais, ainsi que de sa philosophie postérieure à sa période libidinale, qui ne semble pas avoir encore trouvé d'échos particuliers en régime filmique. Le présent ouvrage fait précisément le pari de ces deux directions. A partir d'un autre Lyotard, ou du même mais envisagé très différemment, se dessinera progressivement une possibilité de penser le cinéma qui ne devra plus rien au figurai, à l'abstrait ou à l'expérimental, dont Lyotard le premier a fini par revenir, mais qui, singulièrement, ouvrira à une originale théorie du cinéma figuratif. " Méfiance envers les figuratifs quand ils ont de l'âme ", peut-on lire dans Que peindre?... (shrink)

Cet article propose l’étude d’un cas (dans deux films de Fassbinder) de ce que je nomme l’ iconologie nostalgique. Celle-ci consiste en une certaine manière de faire retour, par le cinéma comme outil d’expertise, sur quelques chefs-d’œuvre de l’histoire de la peinture, le film officiant comme révélateur iconique d’invention pour les figures peintes et nous permettant de voir et d’interpréter, par rebonds, le tableau pour la première fois, c’est-à-dire d’un regard jamais actualisé avant l’opération filmique.

La pensée politique de Jean-François Lyotard est encore aujourd’hui à découvrir pour une grande partie du public lettré pour deux raisons principales. La première consiste en ce que la philosophie générale de Lyotard reste faussement appréciée dans son ampleur et sa portée, y compris chez les « professionnels de la profession » (selon...

Le livre que l’historien américain Frederick Jackson Turner compila en 1920, à partir de différentes communications prononcées devant autant d’associations ou de sociétés dès la fin du XIXe siècle, The Significance of the Frontier in American History, est l’un de ceux qui eurent le plus d’impact sur les études historiques américaines.

Ce livre pose un diagnostic sur notre epoque - presentee comme celle du crepuscule du theorique. A ce titre, il ose une grande fresque decrivant la situation actuelle des activites liees au theorique dans le contexte politique, social et d'abord economique qui est le notre aujourd'hui, en particulier en France. Il evoque des faits et des evenements concrets (la reforme de l'Universite, l'evolution des choix de filiere des etudiants, les changements d'orientation des programmes de l'enseignement secondaire, etc.) tout en degageant (...) du meme mouvement la signification profonde du theorique comme valeur (en mathematiques, en philosophie, en litterature, etc.) grace, precisement, aux outils forges dans les oeuvres anterieures de l'auteur. Une telle demarche porte celui-ci a plaider, apres Lyotard et Levinas, pour la prise en compte de la dette et de l'obligation envers quelque chose d'immemorial et de plus grand que nous et a examiner du meme mouvement la tension entre une telle dette et une politique de l'emancipation des individus. Au bout du compte, l'hypothese de depart est que nous pourrions avoir une inquietude radicale, ne portant pas sur le sort des lettres et sciences humaines, ou sur celui de la poesie, mais sur celui de l'attitude theorique elle-meme, dans sa purete et sa generalite. L'auteur veut, pour ainsi dire une derniere fois, faire entendre que la cause du theorique est, a sa maniere propre, la cause de l'humanite, une des manieres de vouloir pour les humains la vie la plus humaine. (shrink)

Jean-Michel Rabaté uses Nietzsche's image of a "pathos of distance," the notion that certain values cannot originate in a community but are created by a few gifted and lofty individuals, as the basis for a wide-ranging investigation into the ethics of the moderns. The expression of "pathos of distance" impressed would-be modernists like the American James Huneker and the Irish poet W. B. Yeats as they confronted the new in the arts. Later, it helped Deleuze and Barthes make (...) sense of modernity when they tried to tease out all the implications of "distance." Despite Benjamin criticism of Nietzsche's doctrine of the "eternal return of the same" in the Arcades Project, in his "Theses on the Philosophy of History" Benjamin envisions a redeemed history that follows Nietzsche's basic intuition about the need to make every moment count for history. By first establishing this unlikely meeting of Nietzsche and Benjamin through their ideas of history and ethics, Rabaté is able then to provide an original genealogy for the ethics of the modern, moving through figures and moments as varied as Yeats and the birth of Irish Modernism, the ethics of courage in Virginia Woolf, Rilke, Apollinaire, and others in 1910, Gide and Genet's ethical impulse to combine erotic liberation with the motivation for political revolution, and Derrida's reading of Joyce's Ulysses and a modern mode of writing that sought to get closer to the senses. The result is a fascinating critique of Nietzsche, Benjamin, affect theory, and the origins of the ethics of modernism. (shrink)

Peut-on aujourd'hui suivre la "voie idéale"? Les options se rattachant à l'idéalisme historique paraissent interdites à qui refuse d'être naïf et respecte la science. Pourtant, la notion d'idée, rigoureusement comprise, est au coeur du langage, reconnue comme le centre de notre monde. De même, la mathématique mobilise l'idée d'un bout à l'autre d'elle : la science mathématisée, par suite, l'emploie. Mieux, nous ne pouvons sans doute pas comprendre notre manière de supputer sur le possible, le nécessaire et le contingent sans (...) en appeler à l'idée. Cet ouvrage soutient même qu'une philosophie désirant ne pas faire silence sur ce qui est horrible (la mort, l'absurde, la violence et la guerre) a besoin de la référence de l'idée transcendante. Tout cela suggère que nous devrions reconsidérer notre "préjugé métaphysique" favorable au réel, à l'être, pour embrasser une vision du plan humain comme troué et bouleversé par l'échappée idéale. La discussion et l'argumentation proposées déploient un point de vue personnel – présentant en conclusion l'ethanalyse chère à l'auteur – tout en débattant avec des philosophes analytiques, des philosophes français contemporains, ou avec l'héritage marxiste. (shrink)

Comment Bachelard, fils d'un cordonnier, professeur de physique et chimie, a-t-il pu devenir cet humaniste aussi savant que philosophe, aussi penseur que poète? Il n'a pas emprunté les chemins balisés, ceux des élites universitaires et culturelles. Il a contrarié les pronostics et les conventions. Il s'est adjugé contre vents et marées le droit de penser par lui-même en bousculant les frontières des savoirs et de la culture et en dérangeant les us et coutumes établis. "Un ouvrage aussi lumineux que la (...) destinée et l'oeuvre de Gaston Bachelard. Au plus près de sa vie et de sa pensée". (Philippe Meirieu). (shrink)

L'epoque est troublee: les mutations anthropologiques sont si contraignantes qu'un nouveau concept juridique, la dignite humaine, a fait son apparition. Si le droit en fait un usage intensif, c'est dans la mesure ou face aux exces des Etats criminels comme aux avancees des biotechnologies, il a besoin de fixer les limites entre l'humain et ce qui ne le serait plus. Chacun pressent que la dignite n'est pas une notion objective. Son invention est nouee aux religions monotheistes et aux inflexions que (...) la philosophie d'abord, la psychanalyse ensuite, lui font subir. L'aspect psychanalytique de la dignite humaine sera ici privilegie. Comment la dignite serait-elle compatible avec la sauvagerie de la vie psychique? L'auteur met en tension les travaux de Freud, sur la religion et la culture, avec les ecrits d'Etty Hillesum qui, dans les trois annees precedant son extermination a Auschwitz, se livre a une reflexion, au bord de l'abime, sur la destructivite liee au destin de masse. Grace a la revolution psychique qu'elle effectue, il devient possible de resister en tant qu'individu singulier a l'emprise des masses sur l'esprit, de construire l'humain en chaque homme, rien n'etant acquis a cet egard par la seule appartenance a l'espece humaine. (shrink)

Esse est movere. Ce petit bout de phrase, en Doc te Ign ora nce II, 10 n'a guère attiré jusqu'ici les commentateurs de l'oeuvre du Cusain. Or il se pourrait qu'il soit beaucoup plus important qu'il n'y paraît pour une compréhension équili brée de la pensée de Nicolas de Cues. L'être serait à comprendre dynamiquement. To ute entité, en tant qu'elle est, implique autour d'elle du mouvement, du passage à l'acte. Il n'y a pas d'être qui soit dépourvu de tout (...) effet, de tout impact sur le réel, mais toute réalité influe sur son environnement et même sur l'univers tout entier qui l'englobe. Nicolas de Cues se situeraitdonc dans la li gne de ces penseurs de l'être comme acte, parmi lesquels on pourrait compter Aristote, les stoïciens, Boèce, Thomas d'Aquin, Leibniz pour n'en citer que quelques-uns. Le présent volumes'efforce d'étudier systématiquement le dynamisme métaphysique foncier de la pensée cusaine dans ses différentes dimensions"-- Back cover. (shrink)

Le présent ouvrage vise à présenter des approches non-duales de la réalité issues d'aires géographiques et d'horizons disciplinaires différents: Advaita Vedanta, bouddhisme Chan et Dzogchen, soufisme, philosophie occidentale, sciences, arts et spiritualités contemporaines. Si le thème de la non-dualité est fréquent aujourd'hui dans divers types d'approches spirituelles, force est de constater qu'il n'a été que peu traité à un niveau académique. Les différents chapitres s'efforcent de cerner avec rigueur ces approches dans leur spécificité, préalable à toute véritable recherche transdisciplinaire. Ce (...) volume est le fruit d'un séminaire de métaphysique organisé à l'Université de Louvain au cours de l'année académique 2017-2018. Contributions de Michel Hulin, Viktoria Lyssenko, Philippe Cornu, Dylan Esler, Grégory Vandamme, Daniel Proulx, Hervé Pasqua, Jean-Michel Counet, Marc Maesschalck, Manoé Reynaerts, Alexis Filippucci, Bertrand Hespel, Olivier Sartenaer, Philippe Filliot, José Le Roy et Christophe Vielle. (shrink)

It is important for the materialist historian, in the most rigorous way possible, to differentiate the construction of a historical state of affairs from what one customarily calls its "reconstruction." The "reconstruction" in empathy is one- dimensional. "Construction" presupposes "destruction." Almost fourteen years after the death of Jacques Derrida, the least one can say is that his inheritance is as contested and fraught with rivalries, rejections, and appropriations as at the time of the flowering of Deconstruction in American universities in (...) the seventies and eighties. A halt was observed in 1988-89 after the posthumous revelations about Paul de Man's past in Belgium and Derrida's embattled defense of his friend. Today, in France, one often hears that "Derrida a fait l'Ecole mais n'a pas fait ecole," meaning that Derrida passed the entrance examination of the prestigious Ecole Normale Superieure where he taught for a long time, where he met Paul Celan, Louis Althusser, Michel Foucault and many other luminaries, whereas he never had a real "school" in France-no real institutional backing beyond the various Parisian places at which he taught later, or those that he founded like the College de Philosophie; his following constituted of young philosophers, only a few of whom became university professors in their turn and disseminated his teachings. However, the mechanisms of power within the French university remained closed to Derrida until the end; besides, he wanted to prevent the stereotyped reproduction currently observed from master to disciple. (shrink)

Derrida, quel diable d'homme! Preux de la pensée, partant en guerre contre tous et contre lui-même, chevalier de l'idéal comme Don Quichotte et politicien pragmatique comme Sancho Pança, il n'aura cessé de bouleverser de fond en comble nos idées reçues pour les relancer, accroître leur vélocité et en faire des armes concepƯtuelles redoutables. Ce livre s'attache à suivre certaines de ses campagnes, retraçant une trajectoire qui va de son enfance et adolescence algériennes vers un avenir messianique ouvert à l'Autre. Au (...) passage, il lui aura fallu en découdre avec un ami trop proche de certains thèmes éthiques, Emmanuel Levinas, ainsi qu'avec un ennemi plus vulnérable, Giorgio Agamben. À travers leurs méditations croisées, Derrida insiste sur le fait que la lutte polémique est préférable à la paix, car elle en fonde la possibilité tout en mettant en question les théologies guerrières. Le roman récent de J.M. Coetzee, Une enfance de Jésus, et les poésies de Stéphane Mallarmé vont servir à illustrer ces attentes et ces tensions entre chien et chat, entre futur et avenir, entre drôles de trêves et drôles de guerres : entre hospitalité et hostilité."--Back cover. (shrink)

Qu'y a-t-il de commun entre les philosophes français subversifs des années 60-70 (Deleuze, Derrida, Foucault, Lyotard) et le mouvement austère de la philosophie analytique, engagé par Frege, Russell et Carnap? En première apparence, rien, mais ce livre choisit pourtant de voir les deux comme des entreprises à certains égards parallèles de cassure avec la philosophie classique. Cherchant les convergences et les dissemblances entre philosophie française et philosophie analytique, une lecture de ce qui s'est passé en France au XXe siècle est (...) alors proposée. Au final, on esquisse une sorte de "programme" : continuer la philosophie française avec ce qui fait son charme non technique, mais en jouant la carte des mathématiques plutôt que de la logique, en acceptant les leçons de la jeune tradition analytique, et en se donnant, de plus, l'ouverture lévinassienne. (shrink)

This volume makes a significant contribution to both the study of Derrida and of modernist studies. The contributors argue, first, that deconstruction is not "modern"; neither is it "postmodern" nor simply "modernist." They also posit that deconstruction is intimately connected with literature, not because deconstruction would be a literary way of doing philosophy, but because literature stands out as a "modern" notion. The contributors investigate the nature and depth of Derrida's affinities with writers such as Joyce, Kafka, Antonin Artaud, Georges (...) Bataille, Paul Celan, Maurice Blanchot, Theodor Adorno, Samuel Beckett, and Walter Benjamin, among others. With its strong connection between philosophy and literary modernism, this highly original volume advances modernist literary study and the relationship of literature and philosophy. (shrink)

"Servi d'appui a sept conferences donnees au cours du premier semestre 2006 dans des colloques d'homage a Emmanuel Levinas, a l'occasion du centenaire de sa naissance"--P. [4] of cover.

We seem to be abandoning the codes that told previous generations who they should love. But now that many of us are free to choose whoever we want, nothing is less certain. The proliferation of divorces and separations reveal a dynamic we would rather not see: others sometimes reject us as passionately as we are attracted to them. Our desire makes us sick. The throes of rivalry are at the heart of our attraction to one another. This is the central (...) thesis of Jean-Michel Oughourlian's _The Genesis of Desire_, where the war of the sexes is finally given a scientific explanation. The discovery of mirror neurons corroborates his ideas, clarifying the phenomena of empathy and the mechanisms of violent reciprocity. How can a couple be saved when they have declared war on one another? By helping them realize that desire originates not in the self but in the other. There are strategies that can help, which Dr. Oughourlian has prescribed successfully to his patients. This work, alternating between case studies and more theoretical statements, convincingly defends the possibility that breakups need not be permanent. (shrink)

En nous, une puissance d'exces proteste contre toutes les modalites d'appropriation, de servitude donc. Que revele-t-elle? L'antecedence du libre. Dans une radicale distinction a l'egard de toutes les comprehensions du libre-arbitre, possibilite ou neant, nous designons le libre comme principe de l'etre. De son antecedence, l'idealisme radical explicite l'advenue de toute determination. Nous-memes, comme particulier, pouvons enfin nous comprendre comme effet de l'autoproduction finitisante. Qui sommes-nous si ce n'est le terme de l'exercice du penser qui s'abandonne, sa depotentialisation? Que sommes-nous (...) d'autre que l'effet d'un desir d'impuissance, le paradoxal effet du penser qui, en nous, se veut et fait fini? La philosophie, exigence desappropriative, comprendra dorenavant l'aspiration a l'immensite comme sa tache radicale, celle en laquelle elle defera ce processus personnalisant et qui nous liberera ainsi de l'asservissante identification finie. (shrink)

Pourquoi identifions-nous spontanement toute oeuvre d'art a une representation? D'ou provient cette assimilation? De la Poetique. Pourquoi cependant continuons-nous a trouver dans le texte d'Aristote la verite de toute oeuvre? Tout art est-il representatif? De fait, dans sa production comme dans sa reflexion, l'Art nous impose de renoncer au desir aristotelicien. Se delivrant de cette longue fascination, la philosophie doit dorenavant elaborer une esthetique des arts reels. L'Art n'est pensable dans sa specificite (son exces de l'eidos) qu'a la condition de (...) cette rupture. Seule l'injonction neo-aristotelicienne du poetique ou desir d'impuissance enferme l'art dans la representation. La meme impuissance nous fait aimer notre initiale complaisance dans la figure. La philosophie ne liberera la comprehension de l'art, comme de l'etre, que par l'abandon de ce desir de cloture. Comment parviendrons-nous donc a nous delivrer du desir representatif et par la a consentir a la puissance a l'oeuvre en toute activite veritable (art et philosophie), c'est-a-dire au desir d'immensite? (shrink)

Jean-Michel Vienne; IX*—Locke on Real Essence and Internal Constitution1, Proceedings of the Aristotelian Society, Volume 93, Issue 1, 1 June 1993, Pages 139–15.

Despite its internal divisions and the uncertainty surrounding many of its foundations, there is a growing consensus that the on‐going search for an alternative model of the mind finds a minimal theoretical identity in the pursuit of an anti‐Cartesian conception of mental phenomena. Nevertheless, this anti‐Cartesianism remains more or less explicitly committed to the neo‐Brentanian idea that intentionality is an essential feature of the mental—an idea that has prevailed since the advent of modern cognitive science in the 1950s. An issue (...) of compatibility is thereby raised, as neo‐Brentanism arguably sides with cognitive Cartesianism. The main goal of the paper is to put into full light one specific aspect of this largely unperceived problem of compatibility by arguing that the neo‐Brentanian property of intentionality is an essentially representational one that runs counter to the salient anti‐representationalism of anti‐Cartesianism. And, that this representational essence confronts the search for alternative models of the mind of an anti‐Cartesian kind with the following theoretical issue: To what extent is it possible to devise a non‐Brentanian property of intentionality, particularly one that is fully dissociated from the property of representation? This issue is shown to be much deeper and more difficult than it looks once the nature of representation is properly apprehended; it seems to be still waiting for an answer in the current search for an alternative model of the mind, if only because it has not yet be set in fully adequate terms. (shrink)

This paper praises Martin Hägglund for his general take on Derrida, while objecting to a certain rigidity in the use of the concept of survival. This concept allowed Hägglund to reject the temptation of a ‘religious’ Derrida in Radical Atheism, but in Dying for Time, it leads to a hurried reading of psychoanalysis. My objections revolve around several forms: the role of gods for Plato and Greek thought; the reductive reading of Diotima's speech in the Sympoisum, and an all too (...) rapid rejection of the idea of the Todestrieb in Freud and Lacan. I go back to Derrida's reading of Freud in The Postcard to point out that he too had misread Freud's Beyond the Pleasure Principle. Finally, I argue that there can be something like a non-proper or improper immortality. (shrink)

Jacques Lacan is renowned as a theoretician of psychoanalysis whose work is still influential in many countries. He refashioned psychoanalysis in the name of philosophy and linguistics at a time when it faced certain intellectual decline. Focusing on key terms in Lacan's often difficult, idiosyncratic development of psychoanalysis, this volume brings new perspectives to the work of an intimidating influential thinker.

Jean-Michel Vienne; IX*—Locke on Real Essence and Internal Constitution1, Proceedings of the Aristotelian Society, Volume 93, Issue 1, 1 June 1993, Pages 139–15.

Comment comprendre que nous puissions avoir conscience de notre vie affective? Si l’on prend au sérieux les analyses de Michel Henry, cette expérience commune devrait être impossible. Si c’est la vie et l’expérience qui doivent nous servir de guides, alors il faut intégrer les acquis incontournables de la phénoménologie matérielle et la dépasser.

Original title : 「ドガの『舞姫』」『深田康算全集』[Œuvres complètes de Fukada Yasukazu]. Machida, Tamagawa Daigaku Shuppanbu, 1972–1973, 3 : 9–15.

In May 2000 a group of researchers, university teachers and publishers met to consider the impact of the new media for knowledge transmission on the intellectual world and listed the projects ongoing in France for publishing content electronically. Eighteen months later no one is able to say whether there will one day be a significant body of electronic publishing with French content. Such a transformation calls for a moment's consideration. So what has happened?

Michèle Stanton-Jean | : Le bien commun est un concept fréquemment utilisé pour aborder la question du vivre ensemble. Rarement défini, on l’utilise pour le critiquer comme le fruit d’une vision occidentale et chrétienne non applicable sur le plan universel ou encore pour en proposer une vision moderne affranchie de sa rigidité traditionnelle. Le texte qui suit se base sur une thèse qui a examiné les principes et les valeurs qui pourraient fonder une vision renouvelée du bien commun, susceptible (...) d’être utilisée dans tous les contextes culturels et historiques, en prenant comme exemple l’élaboration de la Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l’homme adoptée à la conférence générale de l’UNESCO en 2005. | : Common good is frequently mentioned to discuss how we can live together. Rarely defined, it is often described as a concept based on a Western and Christian vision that cannot be applied universally, or as a concept that could be revisited to develop a modern and non-rigid vision of it. The following text is based on a PhD thesis that studied what principles and values could contribute to the development of a renewed vision of common good that could be used in every cultural and historical context, taking as an example the elaboration of the Universal Declaration on Bioethics and Human Rights adopted at the General Conference of UNESCO in 2005. (shrink)

En prenant en compte l’article de Freud sur le Moïse de Michel-Ange et son dernier ouvrage L’homme Moïse et le monothéisme, il est possible de montrer comment le renoncement pulsionnel ouvre la voie à la sublimation et à la réalité spirituelle.

L'attaque terroriste du 11 septembre n'a pas simplement bouleversé l'équilibre géopolitique de la planète, elle a également révélé les causes profondes de la crise d'identité que traversent actuellement les démocraties. L'idéal d'une société fondée sur la raison instrumentale tel que l'ont défini les Lumières, s'avère aujourd'hui impuissant pour redonner aux populations du monde libre le sentiment d'appartenance et de solidarité nécessaire à leur cohésion. Spirituellement castré par la pléthore des choses et des images, n'ayant plus assez d'énergie intérieure pour affirmer (...) ce que Tocqueville appelle la " volonté d'avenir ", l'individu consumériste est une proie rêvée pour la fureur barbare. En examinant les effets socialement mortifères de la pragmatisation et de la massification des consciences à l'âge de la révolution informatique, cet essai explore les conditions d'une renaissance culturelle basée sur la pratique communautaire de la réflexion et le débat d'idées qui permettrait aux sociétés " ouvertes " de renouer avec les valeurs éthico-politiques qui les ont vu naître. (shrink)

There are at least two ways to dehumanize the world. The world can be dehumanized from the top or from the bottom. From the bottom up would mean letting a barbaric situation develop which would reduce us to an animal state. From the top down would mean striving to achieve and impose a wisdom appropriate to the angels. Two ways of ruining the sense of what is human. Neither angel nor animal, you will recognize there the ‘in-between’ which is the (...) site of humanity and which it is tempting, when it is threatened, to assert, for in this dehumanizing process - whether this is meant from the top or the bottom - we are the losers in both scenarios. We lose what makes humanity itself, in other words moderation, the in-between, finiteness, chance, the propensity to communicate. (shrink)

The history of the African slave trade, despite its importance and role in world development, was not scientifically studied until 1930, and even since then few books and papers have been devoted to the subject. Beginning in the nineteenth century, however, this history has been the focus of sensational publications that underline and broadly interpret a smattering of highly emotional events. A conspiracy of silence cloaks the subject, as though shame still weighs upon the shoulders of Western society. In Africa, (...) the same silence seems to favor consigning all memory of the collaborators to oblivion. In the last twenty years, the situation has begun to change. Several international conferences have brought together white and black historians. The Anneaux de la mémoire (Chains of Memory) exposition in Nantes enjoyed considerable success, and in 1994 UNESCO launched a decade-long cultural program called La Route de l'esclave (The Path of Slavery). (shrink)